Comment le déclin de l’éthique sportive et de la morale sociale est célébré
L’enfer du Nord, tel est le titre de l’anachronisme des pavés sur 255km avec 29 secteurs pavés d’une longueur totale de 54,5km [1]. La torture pour l’homme et le matériel, sur les profils de pavés grossiers classés monuments historiques de l’époque napoléonienne, a donné son nom à ce monument du cyclisme au caractère de parcours unique. Cette année, la 120e édition a montré son visage infernal dans le dernier secteur pavé cinq étoiles (Carrefour de l’Arbre), dans le drame de la chute du capitaine allemand John Degenkolb de l’équipe DSM. Chaque attaque dans cette partie de la course peut être décisive pour la victoire, tous les protagonistes tactiques du groupe de tête en sont conscients lorsqu’ils entrent dans ce secteur. Degenkolb, fort de son expérience, puisqu’il avait déjà remporté la course en 2015, a voulu profiter des particularités du terrain pour manœuvrer habilement et prendre l’avantage sur les favoris, dont il ne pouvait opposer à la fougue de la jeunesse pour les attaques par intervalles que sa fermeté permanente sur le rythme. Les séquences d’images suivantes (fig. 1 – 4), tirées des enregistrements originaux du déroulement de la course, montrent clairement comment s’est ensuite déroulé un drame antisportif en quatre actes, dont l’Allemand a été la victime.
Afin de préparer son attaque et de contrer les attaques de ses concurrents, Degenkolb sort dans la première partie du secteur sur la bande de droite à côté du pavé. Dans les conditions sèches, il est plus facile et plus rapide d’y rouler que sur la piste centrale. De plus, cette position permet de mieux contrôler le groupe de tête et de contrer plus rapidement les attaques des concurrents par derrière. Le favori Matthieu van der Poel, qui roule juste derrière lui, reconnaît bien sûr immédiatement le danger pour ses propres ambitions de victoire et décide de mettre fin au plus vite à l’entreprise de Degenkolb, entre autres avec le soutien actif de son noble domestique Philipsen de la même équipe (Alpecin-Deceuninck) qui, en tête, offre à son capitaine l’avantage décisif en matière d’aérodynamisme. Malheureusement, lors de sa « tentative de neutralisation », van der Poel utilise les moyens d’une grossière antisportivité, comme le prouve l’analyse détaillée ci-dessous. Pour l’évaluation de la situation de course, la connaissance de la direction du vent est d’une importance décisive. Sur les images de la séquence Eurosport [2], on voit à 00min:10sec (double drapeau en bas à gauche) et 00min:14sec (drapeau national français sur le terrain à gauche) les drapeaux flottant au vent. Ceux-ci marquent clairement la direction du vent dans le sens de la marche, à partir de la gauche, du point de vue des coureurs. Les commentaires d’images ci-dessous décrivent la genèse de la provocation de la chute dans les quatre séquences décisives.